Résumé
C´est l´histoire d´un petit garçon qui a perdu ses parents dans la Shoah. Recueilli par ses oncle et tante après la rafle du Vel´ d´Hiv´ du 16 juillet 1942, il grandit dans un milieu de juifs polonais progressistes qui exercent le métier de négociant en métaux et chiffons. Alors que ses cousin et cousine avec qui il vit font leurs études supérieures, Henri rate le concours d´entrée en sixième et se retrouve enfermé dans un sentiment d´injustice et d´incompréhension. La seule perspective qui s´offre à lui et qu´on lui impose, c´est le centre d´apprentissage puis l´usine. Jusqu´à vingt ans comme ouvrier ajusteur, il va vivre le monde du travail de l´immédiat après-guerre, l´humiliation du travail répétitif et du chronométrage, la solidarité ouvrière de ses aînés. Il nous fait pénétrer dans le monde de la mécanique avec ses différents ateliers, dans le monde oublié du geste manuel – la demi-douce – et de sa précision: une partie de sa jeunesse est captée par l´usine alors qu´il n´aspire qu´à retrouver le chemin des études. Il cache une autre blessure indicible, celle qu´il dissimule au tréfonds de lui-même, celle du petit orphelin juif qu´il parviendra à surmonter lors d´une certaine nuit à Bizerte. Il va, à son insu, faire connaissance, non pas de l´écriture, mais avec le mot, balancé rageusement comme un hurlement pour enfin le projeter hors de lui. Des années plus tard, après bien des péripéties de la vie, viendra le temps d´un manuscrit pour devenir aujourd´hui ce livre.
Il faut lire le texte de cet homme qui revient s´habiter après des siècles de silence.
Il faut lire l´histoire de ce petit garçon qui faillit ne jamais avoir 5 ans ce 16 juillet 1942.
Il faut lire l´histoire d´Henri Ostrowiecki.
Auteur
de Henri Ostrowiecki
Parution Mercredi 30 Mars 2011
Enfant, Henri Ostrowiecki échappa à la rafle du Vel’ d’Hiv’ grâce à la présence d’esprit de sa mère. Recueilli par son oncle et sa tante, il grandit en banlieue parisienne au sein d’une famille juive polonaise. Alors que ses cousins réussissent leurs études, Henri rate le concours d’entrée en sixième. Apprenti puis ouvrier ajusteur, l’orphelin éprouve un sentiment d’injustice et d’incompréhension.
Il est contraint à un travail répétitif et connaît la difficile condition ouvrière de l’après-guerre. L’indicible blessure de l’orphelin est toujours là dissimulée au fonds de lui-même.
Jusqu’à cette “nuit de Bizerte” où avec l’écriture qui survient la parole s’installe. Où le destin juif et le destin ouvrier, ces deux figures du malheur à ses yeux, se craquellent pour laisser place à un sujet qui fait de la parole et de l’écrit les visages d’une même libération.
Les mots balancés rageusement le feront se projeter hors de lui. Ils donneront quelques années plus tard un manuscrit, ce livre.
Ce récit est paru avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.